CLD : Des leaders communautaires engagés

Des leaders communautaires engagés pour la paix et l’harmonie au sein de leur groupement.
C’est à quelques kilomètres de la ville de Goma, dans le territoire de Nyirangongo et plus précisément dans le groupement de Buvira que le projet STEP a érigé un bureau pour les membres du Comité local de Développement aussi appelé Comité de Paix et de Développement. Ses membres se réunissent dans cet espace accueillant équipé en meubles et outils informatiques pour discuter et trouver des solutions afin de maintenir l’harmonie et développer leur groupement.
Mama Hariette Baseme, deuxième vice-présidente du CLD, nous explique leur contribution dans la résolution des conflits au sein de la communauté. Elle explique qu’ils sont souvent sollicités par les habitants du groupement et que les conflits récurrents sont souvent liés à l’exploitation des terres agricoles, principale activité dans la région. « On se réunit en comité de sage autour du chef de groupement et on essaie de trouver des solutions. On évite que la situation ne dégénère et que les personnes aillent au bureau de la chefferie ou au parquet ». Elle affirme que le comité a déjà résolu beaucoup de cas par exemple dans les villages de Bushuaga, Butagara, Kibuli. Avec la reprise de l’activisme des groupes armés dans la région, le groupement subi l’impact de l’affluence des populations déplacées qui ont tout abandonné derrière elles. Le comité s’évertue à sensibiliser la communauté au vivre ensemble afin de préserver l’harmonie au sein des communautés.

Le groupement de Buvira a également bénéficié d’une école de 6 salles de classe parfaitement équipé par le projet STEP. Le nouveau bâtiment de l’école primaire de Kanyarucinya juxtapose l’ancienne bâtisse qui a subi les affres du temps et sur laquelle on peut voir les traces du passage des déplacés maintenant relocalisés à quelques encablures avec le concours des acteurs humanitaires actifs dans la région. Le directeur de l’école Kimbere Aloys ne peut contenir sa joie, il explique que le nouveau bâtiment accueillera les classes du primaire, l’école de Kibumba actuellement située dans une zone de conflit occupera une partie de l’ancien bâtiment.
En rapport à la question des déplacés, Monsieur Kimbere assure qu’ils relèvent de la responsabilité du bureau de la Sous Division du Ministère de l’Enseignement Primaire Secondaire et Professionnel (EPSP). Ce dernier décidera de leur affectation mais il est prêt à accueillir des enfants si le besoin est exprimé.
En 2023, 880 ménages vulnérables ont été identifiés dans le cadre de nos activités de Transfert Monétaire Inconditionnel (TMI). Une activité qui s’était arrêté après seulement un paiement des bénéficiaires suite à la dissolution du Fonds Social. Cependant, l’ONG partenaire en charge du suivi et de l’accompagnement a formé les bénéficiaires ainsi que les leaders communautaires sur le développement du capital humain et l’inclusion financière.
Des formations qui leur ont permis de se structurer en Groupe des Bénéficiaires Producteurs (GBP) et mettre en place des Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit (AVEC). Des bénéficiaires qui ont pour principale activité l’agriculture et dans laquelle où ils ont injecté une partie importante de l’aide reçue afin d’augmenter leur production, comme nous le confirme Didier Rukineyo Bwiko, chargé de la commission humanitaire et affaires sociales mais également Leader Communautaire (LCO).
Grâce à leur engagement à toute épreuve, ils ont maintenu les groupes soudés en les encourageant notamment à verser leur cotisation pendant la période d’arrêt des activités du projet et ont continué de les sensibiliser à appliquer les notions reçues lors des formations. Il a toutefois plaidé pour une reprise au plus vite des activités TMI en faveur de ces ménages pour renforcer la résilience des familles face à l’augmentation des personnes déplacées avec qui elles doivent partager leur maigre revenu.